Lundi 23 avril, vers 6h00 du matin, Engie-Electrabel, l’exploitant de Doel 1, a constaté une fuite de faible importance dans le circuit primaire du réacteur (de l’ordre de quelques litres par minute).
Comme il est tenu de le faire, l’exploitant a cherché à confirmer la fuite au moyen d’autres méthodes.
Vers 11h40, conformément aux exigences en matière de déclaration de ce type d’événement, l’exploitant a informé l’AFCN de l’existence de la fuite et du fait que le réacteur de Doel 1 sera mis à l'arrêt manuellement pour pouvoir localiser la fuite et procéder aux réparations nécessaires.
Les systèmes chargés de compenser la perte d’eau ont parfaitement fonctionné. Dès lors, le risque de voir le circuit primaire se vider ou de perdre le réfrigérant du réacteur était exclu. L’autorité de sûreté (AFCN et Bel V) suit depuis lors la situation de près.
Pendant que le réacteur était à l’arrêt ‘à chaud’ (situation d'un réacteur à l'arrêt dans lequel la pression et la température du fluide de refroidissement sont maintenues à des valeurs proches de celles du fonctionnement en puissance), l’exploitant a tenté de localiser la fuite. Il n’y est cependant pas parvenu et il a dû procéder à la mise à l’arrêt à froid du réacteur (la pression et la température du fluide de refroidissement ont donc été sensiblement réduites) dans l’après-midi pour intensifier ses recherches.
Jeudi 26 avril, l’exploitant a réussi à localiser la fuite en ayant recours à l’endoscopie : il s’agissait d’une fissure au niveau d’une soudure sur une conduite de réserve reliée au circuit primaire qui sert à alimenter le réacteur en fluide de refroidissement dans certaines situations d’urgence. L’eau qui se trouve dans cette conduite est de l’eau du circuit primaire. La soudure en question se trouve sur le segment de la conduite entre une vanne et la cuve du réacteur.
La mise à l’arrêt à froid avait déjà permis de réduire considérablement le débit de la fuite : il n’était alors plus question d’une fuite, mais bien de quelques gouttes qui s’échappaient du circuit. La pression a continué de diminuer et, lundi 30 avril, la fuite avait presque disparu.
La soudure est située dans un endroit difficilement accessible où l’intensité du rayonnement est élevée, ce qui complique les opérations de réparation et allonge leur durée. L’exploitant a dès lors décidé d’avancer à aujourd’hui la révision déjà programmée (maintenance approfondie), qui devait normalement débuter le 29 mai. La fin de cette révision est maintenue au 1er octobre.
L’exploitant a respecté les exigences techniques et les temps impartis pour les actions qu’il a dû entreprendre. Les fonctions de sûreté n’ont pas été impactées et ont été garanties à chaque instant. L’incident n’a pas eu le moindre impact sur la sûreté des membres du personnel, de la population ou de l’environnement.
L’autorité de sûreté (AFCN et Bel V) continuera bien évidemment de suivre la situation de près.
L’analyse de cet événement a confirmé son classement au niveau 0 de l’échelle INES, c’est-à-dire un écart avec peu d'importance en termes de sûreté nucléaire. INES (International Nuclear Event Scale) est un outil de communication destiné à faciliter la perception de l'importance d'un événement impliquant des sources de rayonnements ionisants. Elle compte 7 niveaux allant du niveau 1 (anomalie) au 7 (accident majeur).