Incident lors du transport de matières radioactives classé au niveau INES 2

Le mardi 25 juillet 2017, NTP Radioisotopes (Europe) S.A. a réceptionné un colis contenant une source radioactive usée en provenance d'Egypte, via l'aéroport de Zurich et arrivé sur le territoire belge par l'aéroport de Zaventem, où celui-ci a été entreposé temporairement depuis le jeudi 13 juillet. NTP Radioisotopes (Europe) S.A. est une entreprise belge située à Fleurus et spécialisée dans la production de sources radioactives industrielles utilisées par exemple pour la gammagraphie industrielle.

Lors de la réception et de la vérification du colis, le dosimètre du membre du personnel affecté à cette tâche a alors détecté un niveau de radiation anormalement élevé à proximité de celui-ci. Le niveau de radiation dépassait les limites fixées dans le règlement sur le transport de matières radioactives. La société a alors immédiatement protégé le colis pour le mettre ensuite en lieu sûr, et a prévenu l'Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire de cet incident.

En concertation avec l'AFCN et sous la supervision du service de contrôle physique de NTP, le colis a été ouvert en toute sûreté dans une cellule blindée. Il s'est avéré que la source radioactive usée ne se trouvait pas dans le conteneur primaire, destiné à blinder la source radioactive et à limiter les rayonnements à l'extérieur du colis. L'AFCN a alors demandé que le colis reste, jusqu'à nouvel ordre, en sûreté dans la cellule blindée afin de pouvoir préparer la suite des investigations nécessaires à la gestion de cet incident.

Le lendemain, les inspecteurs de l'AFCN se sont rendus sur place pour constater les faits et mesurer le niveau de radiation (débit de dose) aux alentours du colis. Les mesures ont démontré que le niveau de radiation aux alentours du colis se situait au-dessus de la limite de 2 millisievert (mSv) par heure. Les inspecteurs de l'AFCN ont également constaté que l'expéditeur n'avait pas correctement étiqueté et marqué le colis, et que celui-ci n'était pas scellé de façon adéquate. L'expéditeur avait également préparé le colis pour le transport et expédié sans vérifier le niveau de radiation.

L'AFCN a entrepris des analyses afin de déterminer la localisation du colis et des personnes durant le transport, ainsi que le débit de dose auquel celles-ci auraient pu être exposées. En l'absence de certitude concernant la localisation du colis dans la soute des avions, l'AFCN a basé son analyse sur l'option la plus conservative, c'est-à-dire en considérant toutes les positions possibles pour le colis.

Les résultats ont montré que la dose maximale, à laquelle un passager se situant directement au-dessus du colis a pu être exposé, s'élève à 6,6 mSv pour le vol Le Caire-Zurich, et à 3,1 mSv pour un passager du vol Zurich-Bruxelles. La limite de dose pour les personnes de public est fixée à 1 mSv par an, en sachant qu'une personne vivant en Belgique reçoit en moyenne une dose de 2,8 mSv par an suite à l'exposition aux rayonnements ionisants d'origine naturelles. A titre de comparaison, la dose moyenne, reçue lors d'un CT scan de l'abdomen est de 8 mSv. Une exposition unique telle que rencontrée lors de cet incident ne représente pas une augmentation significative du risque sanitaire pour les personnes exposées. Il n'existe par ailleurs aucun risque de contamination radioactive de ces personnes. Elles ne sont donc pas non plus elles-mêmes radioactives.   

L'AFCN a informé l'expéditeur du colis et les autorités de sûreté nucléaires de cet incident et du non-respect du règlement concernant le transport des matières radioactives. Les différentes autorités de sûreté concernées continuent à surveiller cet incident et à prendre les mesures nécessaires afin que cela ne se reproduise plus à l'avenir.

Après analyse, cet événement a été classé provisoirement au niveau 2 sur l'échelle INES. INES (International Nuclear Event Scale) est un outil de communication destiné à faciliter la perception de l'importance d'un événement impliquant des sources de rayonnements ionisants. Elle compte 7 niveaux allant du niveau 1 (anomalie) au 7 (accident majeur).