Le 5 août 2014, le réacteur de Doel 4 s'est arrêté automatiquement suite à une défaillance au niveau de la turbine à vapeur, située dans la partie non nucléaire de la centrale. Cette défaillance résultait d'une perte d'huile de lubrification.
De plus amples investigations ont permis de déterminer que le réservoir d'huile s'était intégralement vidé après que la vanne de la conduite d'évacuation, servant à transférer rapidement l'huile vers un réservoir annexe en cas d'incendie, ait été ouverte manuellement. Comme de nombreux indices semblaient indiquer que cette vanne avait été ouverte délibérément, sans qu'aucune instruction n'ait été donnée en ce sens, les soupçons se sont rapidement portés sur un acte malveillant. Electrabel a déposé une plainte contre X avec constitution de partie civile et le Parquet fédéral a ouvert une enquête. Début 2022, le Parquet fédéral a mis fin à l'enquête sans conséquence parce qu'il ne disposait pas de suffisamment d'éléments pour identifier le(s) auteur(s) et donc poursuivre qui que ce soit.
Pour éviter que ce type d'incident ne puisse se reproduire, l'Agence fédérale de Contrôle nucléaire (AFCN) a immédiatement imposé une série de mesures de sécurité complémentaires (s'ajoutant donc aux mesures de sécurité déjà d'application) à toutes les centrales nucléaires en Belgique.
Ces mesures consistaient, entre autres, en :
- le placement de caméra supplémentaires,
- des modifications du système d'accès par badge
- l'élargissement du champ d'application du principe des « quatre yeux », selon lequel les travailleurs de la centrale nucléaire peuvent accéder à certaines zones uniquement s'ils sont accompagnés par un ou plusieurs collègues.
Il s'agit là de quelques exemples concrets de mesures qui font partie d'un régime de sécurité global, que l'on ne peut détailler pour cause de confidentialité. Ces mesures complémentaires s'ajoutent aux mesures de sécurité déjà existantes.
Parallèlement, l'AFCN, en collaboration avec un certain nombre de partenaires internationaux, a créé le groupe de travail "Insider Threat Mitigation". Une douzaine d'États membres se réunissent régulièrement pour élaborer une stratégie ciblée de lutte contre les menaces internes dans les installations nucléaires et radiologiques.